Marcel Trillat
L'invité automne-hiver 2008
Il le dit d’emblée, il n’a rien à vendre, pas d’idéologie, juste certaines idées personnelles à défendre qui ont évolué aussi avec le temps, mais il se pose surtout en tant que citoyen et cinéaste. L’approche de Marcel Trillat, même des sujets les plus chauds et même lorsqu’il faut jouer des coudes pour aller planter sa caméra, semble paradoxalement toujours empreinte de douceur. Cela vient sans doute du respect qui l’habite. Il dénonce, critique les systèmes mais jamais ne se place au-dessus des gens. Grand homme de télévision, il incarne en même temps l’anti-télévision d’info, celle qui, depuis sa naissance, a à son actif une quantité de fourvoiements et de manipulations qui auraient fait la ruine d’un grand nombre d’autres aventures. La présence d’ailleurs de Marcel Trillat à la télévision, de l’ORTF à Antenne 2, est toute de bagarres, à l’extérieur lorsqu’on le chasse, à l’intérieur lorsqu’il y est.
À l’écoute de la démarche de Marcel Trillat, et puisqu’il le cite, nous avons voulu accompagner la parole du cinéaste par des textes d’un homme passionnant, irréductible et quasi oublié : Armand Robin. Poète, traducteur, anarchiste, libertaire, Armand Robin a longtemps été le critique décrypteur des radios en langues étrangères et on lui doit Poésie sans passeport, de formidables émissions de radio bilingues sur les poètes du monde entier. Une grande partie de ses écrits ont disparu, mais on se référera avec bonheur au site qui lui est consacré :
http://armandrobin.org.